Sorti de la forêt, mais pas en en partant, ils arrachèrent les arbres et défrichèrent leurs âmes primaires pour en faire autre chose, de moins naturel, de plus construit. Ils se sentirent chez eux, dans leurs nouvelles maisons. Ils se fabriquèrent leur nouveau monde bien ordonné, mangèrent de leurs cultures, sédentarisèrent leurs conditions, avancèrent leurs pions et propagèrent leur civilisation. Ils finirent par transformer leurs produits, à boire de l'eau emballée car celle des rivières n'étaient plus bonne à boire. Ces biens sur lesquels se fixèrent leurs pensées, finirent par les en rendre dépendant, pendant qu'ils détruirent le monde d'autour.
Déterré le pétrôle et les métaux, caché sous la terre ces trésors néfastes, ensevelis l'arable fertile, la stérilise...
Puis l'homme creusera ailleurs jusqu'à ce que tout ne soit plus qu'un trou béant. Sa pensée est pleine de vertiges, il creuse sous sa maison ou l'électro-ménager et la télé font qu'il s'y sent bien...S'il visitait plus souvent sa cave, il risquerait de ne jamais en revenir. Pensée fermée, il continuera à creuser, coloniser, industrialiser et vendre son âme en bernant son monde...
Texte issu de l'atelier d'écriture de la maison Mimir, 18 rue Prechter, Strasbourg, tous les lundi, de 18h30 à 20h30...