Le prix Goncourt
Ma poésie.
la culture. (Le texte de chanson)
Le droit d'auteur, opium des pseudos artistes...
On est pas des professionnel, ça parait vouloir dire, on pratique un loisir, on ne prend pas ça au sérieux..."on est pas professionnel".
Mais c'est quoi, être professionnel ?
Ca veut dire pratiquer une profession, exercer une activité dans le cadre d'une profession. Est-ce que toutes les activités sont professionnelles en soit ? Devraient-elles l'être toutes ? Je ne
sais pas...
En ce qui concerne l'art, j'ai ma petite idée. Les artistes, c'est comme tout le monde, ils ont besoin de bouffer, donc de se nourrir et la nourriture, c'est payant...Il leur faut donc
l'acheter...Alors, il leur faut des sous. Dans ce cas, soit ils en ont déjà, genre rentiers, héritiers et dans ce cas là, le problème ne se pose pas, soit ils ont besoin de gagner de l'argent,
parce qu'ils ont besoin de manger. Ils ont besoin d'en gagner encore plus, puisque comme les artistes sont la même race de sale bête que les autres êtres humains, s'ils vivent dehors et qu'il
fait trop froid, ils crèvent, alors ils doivent se loger, payer un loyer et par les temps qui courent, ça coûte cher !
Alors, les artistes, pour gagner de l'argent, s'ils veulent rester dans la légalité civile et pénale, doivent travailler. Certains ont décidé, ont eu l'opportunité de vivre de leur art, d'être
artiste professionnel. J'ai un problème avec ça, artiste et professionnel, ça ne va pas ensemble tout comme artiste et argent, artiste et élitisme, artiste et propriété ne vont pas ensemble non
plus. Quand on est artiste professionnel, on a des contraintes professionnelles dans son art, des contraintes de quantité de production, des contraintes de calendrier, des contraintes du monde
culturel normé, des contraintes économiques, publicitaires. Ne pensez vous pas qu'il est possible que toutes ces contraintes polluent l'art et le rende aussi sinistre que la culture normée,
l'économie, la publicité...Personnellement, je fais de la musique, mon travail ne me passionne pas, je suis précaire.
J'ai voulu, à un moment donné, tenter le statut d'intermitant du spectacle. Il s'agit de faire 45 dates en 10 mois, soit une date par semaine à peu près. C'est largement faisable mais il aurait
fallu que je démarche, que je lèche le cul à des putains de péteux d'assos de merde qui se sentent trop "in" et qui chient sur ceux qui ne sont pas dans leur norme, que je lèche le cul à des
bars, des salles de concert, des festivals. Je ne suis, ni agent, ni manager, ni commercial, je n'aime pas faire ça, ça me fait chier, pourtant, si j'avais voulu être intermitant, j'aurais du
faire tout ça, lécher le cul du système…
Physiquement, j'aurais pu le faire, j'ai une langue, le système à un cul (les assos de péteux), lécher le cul du système, c'est à la portée de tout le monde, mais moi, je n'ai pas envie de le
faire. Comment pourrais-je écrire ce que j'écris et lécher le cul du système par ailleurs. Faites ce que je dis, pas ce que je fais...Très peu pour moi. Être honnête avec moi même, c'est une des
dernières choses que le système m'a laissé alors je ne lui rendrais pas, qu'il aille se faire foutre ! Si les gens étaient plus honnêtes avec eux même, ils comprendraient enfin comment ils se
foutent de la gueule du monde, sans la plupart du temps, s'en rendre compte.
Être professionnel, c'est vu dans le sens commun, comme être meilleur, de meilleure qualité que les non professionnels. C'est du moins ce que la société, qui adoube les artistes professionnels
veut faire croire. Et bien non, la plupart du temps, les professionnels sont obligés de se contraindre à faire de la merde pour être et rester "professionnels". Moi je ne suis pas un
professionnel, ce que je fais, c'est pas une profession et ça ne m'empêche pas d'estimer comme valable ce que je fais, en musique, en écriture.