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ARTICLE SUR LE SUJET EN LIEN :
La manif des prostitués à Pigalle...
J'ai assisté à une conférence sur la bisexualité animée par IGOR et Alex, voilà ce que j'en ai retenu :
Ça a commencé par un film fait de témoignages de personnes bisexuelles, hétérosexuelles, ou homosexuelles, relatant de leurs expériences, de leurs opinions, par rapport à la bisexualité.
Selon Freud, nous sommes tous des bisexuels psychiquement. Dans l’enfance, nous avons tous eu des relations d'ordre amoureux avec nos petits amis, même si des relations sexuelles ne s'en sont pas
suivies. Cela était tout à fait innocent et naturel, le genre de comportement qu'ont les enfants, des comportements innocents et naturels. Ensuite avec l’adolescence et l'ancrage des normes
sociétales dans les comportements individuels, la bisexualité devient plus compliqué, surtout quand la société en question n'établit pas la bisexualité dans sa norme.
Dans les expériences individuelles relatées dans ce film, un homme évoque la complexité de la perception de la bisexualité, dans un univers familial hétéro normé. Les parents voient leur enfant
ramener un homme à la maison, alors il est homo, puis il ramène une femme, alors il redevient hétéro...Et ça continue jusqu'à ce qu'ils abandonnent toute tentative de comprendre, leurs normes de
compréhension étant estimés trop éloignés de ce qu'ils voient devant leur yeux, c'est à dire la simple vue de leur enfant bisexuel...Les pauvres, les normes sociétales ne les ont pas amené à
comprendre cela, à appréhender cela, comme quelque chose de normal, puisque cela va à l'encontre de la norme commune établie...
Dans l'antiquité, la société n’était pas forcément hétéro normée. On pouvait se taper des petits jeunes, alors que l'on était marié à une femme, sans problème chez les grecs ou les romains par
exemple...Du moins, dans les milieux de pouvoir...
Le film a ensuite évoqué l’échelle de Kinsley. C'est une échelle graduée de 0 à 6, 0 marquant l'hétérosexualité parfaite, 6 l'homosexualité parfaite et 3, la bisexualité de l'individu. Cet outil
est intéressant dans la mesure ou il établit une certaine relativité de la sexualité. On peut être plus ou moins hétéro, plus ou moins homo, plus ou moins bi. La société nous amène plutôt à
penser, qu'en terme de sexualité, on est absolument homo ou absolument hétéro et que la bisexualité ne serait qu'une sorte de phase de transition, pour passer d'un état à un autre. Cet outil de
mesure s’affranchit donc en cela, de la norme bourgeoise et de ces présupposés, en matière d'orientation sexuelle des individus. Elle admet aussi la bisexualité comme une orientation sexuelle, au
même titre que l'homo et l'hétérosexualité.
Le film diffusé a également évoqué quelques icônes bisexuelles, comme David Bowie, marié avec des enfants et qui pourtant, avait des relations avec des hommes et cultivait allègrement son côté
androgyne. D'autres comme iggy pop ou encore Bryan Molko furent précurseur d'une culture bi.
Les témoignages de personnes bisexuelles évoquent aussi les avantages que leur condition leur procure. Elles évoquent que le fait de pouvoir tomber amoureux des deux sexes permet de mieux
comprendre chacun, en se mettant à la place des autres. Quand on est avec un homme, on se met à la place de la personne en couple avec un homme et quand on est avec une femme, on se met à la
place de la personne qui est en couple avec une femme. Ces expériences avec un homme permettent de mieux vivre sa relation avec une femme et inversement.
Avec la plus grande mise en avant de la bisexualité, la biphobie augmente. C'est presque logique dans une société ou l'exacerbation des peurs, en ce qui concerne toute transgression des normes
sur lesquelles s'appuient la légitimation du système, est si fréquente. Cette biphobie concerne indifféremment les population homo et hétéro sexuelles. Beaucoup pensent que les bi sont dans une
phase transitoire entre deux orientation sexuelles. La vidéo montre des réactions issues de micro trottoirs par rapport à cela. On voit un exemple d'hétéro donnant comme argumentation que la
bisexualité est hypocrite et un exemple d'homo évoquant le fait qu'il a hésité quelques années entre hétéro et homosexualité et qu'à 18 ans, il a fait son choix. Les bi sont donc le symbole du
"non choix"..."ou on s'assume, ou on s'assume pas...", "on préfère se cacher dans la bisexualité" (autre exemples de réactions des micro trottoirs..).
Les bi sexuels ont toujours existé, ils sont toujours passé plus inaperçu que les homosexuels absolus et ont, de ce fait, été moins radicalement discriminés par la société hétéro normée. Ils sont
inclassables, ne choisissent par leur camp, on ne peut pas les exclure ou les inclure dans un système manichéen en terme d'orientation sexuelle. Ils sont de ce fait vus comme dangereux,
susceptibles de succomber ou de faire succomber à tous les vices, tous les fantasmes. De ceci naissent nombres de préjugés comme celui que les bisexuels seraient tous libertins...
Les bisexuels sortent de la logique binaire des hommes contre les femmes, des hétéros contre les homos...Dans notre culture, il faut choisir l'un ou l'autre. Mais beaucoup ne veulent pas faire
leur choix, alors pourquoi les y obligeraient-on ? Il y a aussi des espaces dans la société ordinaire, ou l'on peut facilement trouver normal la situation de gay ou de bi. Dans l'inconscient
collectif, la femme est naturellement bi et l'homme naturellement hétéro. C'est ce dernier qui va rendre la femme hétéro. Il existe une Bande Dessinée intitulée 'Pascal brutal". Celle-ci met en
avant un héros bisexuel, persuadé d'être une hétéro, ne se posant pas du tout la question de sa sexualité. Cette BD évoque au grand jour des comportement masculins clairement bi sexuels et
totalement refoulés, des mecs ultra machos, se mettant à avoir des comportement montrant de façon flagrante leur attirance pour les hommes. On voit beaucoup ce phénomène dans le sport ou les
petites tapes sur le cul et autre jeux de la biscotte (jeu consistant à se branler jusqu'à ce que tout le monde éjacule sur une biscotte, le dernier à sortir sa semence devant manger la
biscotte...), sont légion. Pourtant, c'est dans ces mêmes lieux ou l'homo et la biphobie sont exacerbés. Ce qui m'amène à croire que les plus grand homophobes et biphobes sont les plus gros
refoulés. Autre exemple, les calendriers de rugbymen, sport macho par excellence, ou des mecs posent comme des "tarlouzes intersydérales" (terme évoqué par frédéric Beguebeder dans le film).
Le film se conclue en disant que la bisexualité est une forme de sexualité complète, plutôt qu'une hésitation entre deux orientations sexuelles. On ne se rend pas compte (et ça c'est moi qui le
dit) de la mutation sexuelle fondamentale qui a lieu dans la société actuelle. La bisexualité tend à se normaliser, alors qu'elle fut pendant longtemps bannie de toute norme sociétale. Le
traditionnel, le réactionnaire se défend de façon véhémente, sentant le modèle qu'il veut continuer à défendre, comme seul légitime de se fonder en norme commune, s’effondrer. Mais le changement
est inéluctable, la bisexualité est normale et est une orientation sexuelle qui sera partagée par de plus en plus de personnes, qu'elles se considèrent déjà bi, homo ou hétéro. Non pas que de
plus en plus de gens vont se laisser convaincre, mais parce que de plus en plus de gens pourront vivre leur réel orientation sexuelle comme il l'entendent, car l’opprobre sera de moins en moins
jeté sur eux. Comme Freud, certains pensent que nous sommes tous bisexuels, d'autres que non, qu'importe. L'important est que l'on ne refoule plus sa sexualité et que l'on puisse être bi, homo ou
hétéro, sans être jugé comme un paria de la norme commune. A ce niveau, quand tout sera normal, la norme ne comptera plus...
Après le film il y a eu une conférence qui sera l'objet d'un autre article qui sera, tout comme celui-ci, publié à la catégorie "sexisme", du blog...